Dj City est maintenant Dj Sonora
A cette même période apparaissent les premières radios libres auxquelles sont venues s’ajouter “Radio 7”, “Carbonne 14”, “Tropic FM”, “Canal 102”, “Radio Show”.... Ces dernières radios ont eu une influence considérable sur les jeunes ; certains commencèrent à s’équiper d’appareils radio-cassette et investirent les rues, les recoins des cités, les cours de récréation, les sorties des collèges et des lycées, et les esplanades de la capitale (Champs de Mars, Trocadéro...) qu’ils transformèrent en dancefloors improvisés. Les musiques jouées (soul, funk, discofunk, electric boogie, et gogo beat) inspiraient une flopée de jeunes “dance performers” qui firent preuve d’une créativité audacieuse dans l’une ou l’autre de ces deux disciplines de danse : le “street dance”, et le “jazz dance”. En solo, en duo, ou en groupe ; improvisé (freestyle) ou chorégraphié, les “performers” (garçons et filles) s’en donnaient à cœur joie , et le show captivait le public et suscitait ses encouragements.
Devant l’ampleur du phénomène, d'autres mairies de communes de la proche banlieue de Paris décidèrent d’ouvrir leurs salles des fêtes aux organisateurs de soirées et au Djs, qui très vite cherchèrent à s’exprimer dans la capitale. Les soirées commençaient souvent dans une chaleureuse effervescence, jusqu’à ce que des “ambianceur·euse·s” (les premier·è·s à s'exprimer la dancefloor) répondent à l’appel d’un·e Dj qui lance un “warm up”.
Nos équipes de Djs sont alors cosmopolites, et chacun·e est attentif·ive, spontané·e, et finit son “set” sur des morceaux de musiques qui facilitent la transition vers le genre musical du (de la) Dj qui vient prendre le relais aux platines. Mais bien plus que de faire transpirer sur le dancefloor plus de 80 % du public d’un lieu bien rempli, les soirées Urban Soul City sont fréquentées par un public hétéroclite et cosmopolite qui apprécient de se rencontrer pour devenir complices par le dialogue de la danse sur des musiques qui inspirent et véhiculent des valeurs interculturelles de “VIVRE ENSEMBLE“. C’est là toute notre contribution à la naissance du ”CLUBBING PARISIEN”.... D’un “set” de Dj à un autre on voyageait vers d’autres continent (en faisant escale dans la Caraïbes), et chacun·e des danseur·euse·s pouvait s’exprimer dans un style de danse (“street dance”, “club dance”, ou “jazz dance”) selon son humeur, selon qu’il·elle danse seul·e, à deux, ou en petit groupe d’ami·e·s, selon les “sets” des Djs, et selon l’expérience ou le “background“ culturel que chacun·e à de la danse....
Sur les traces de leurs oncles et tantes, Guy, Marie-joe, Danièle, Raymond, tous passionnés de musiques biguine, calypso, salsa, soul, mérengué, compas..., Thierry (Dj Sonora) et moi même, Frantz (MC Tippa-Xtra), originaires de Martinique, dansons d’abord, dans les fêtes familiales, ou dans les salles des fêtes à Bonneuil-sur-Marne et Créteil. Les platines vyniles jouaient alors les musiques de : Exile One, Les Loups Noirs, Georges Plonquite, Les Aiglons....
Viennent ensuite (à la fin des années 70), les premières “House Party” (comprenez soirées compas, disco-funk, reggae..., dans l’appartement de l’un ou l’autre des amis du quartier) ; les tubes d’alors sont “OK Fred” (Errol Dunkley), “Map mandé courage” (Scorpio), “Le Freak” (Chic), ainsi que ceux d’artistes incontournables : Bob Marley, Tabou Combo, et bien d’autres.